Non pas Hector, lui il reste fidèlement à son poste, mais au moment de donner les passeports à l’immigration de Mindelo, Pierre Marie nous informe que la croisière s’arrête là pour lui : décision arrêtée seul, sans même l’ombre d’une consultation du Skipper, unilatéralement plusieurs jours auparavant, et « qu’il faudra se débrouiller désormais à deux pour les quarts de la transatlantique », c’est comme si j’étais assommé, 6 mois que nous avions fait nos premiers essais en mer ensemble. Certes, l’équipage n’était pas au complet, mais je le pensais pour le meilleur, mais apparemment pas pour le pire. N’y a t-il pas aussi une crainte pour lui de passer 21 jours en mer jour et nuit avec peut être des vagues énormes et des grains de 45 nœuds ? Je ne le saurai jamais ? Où s’arrête la solidarité des gens de mer sur un même bateau ? Ceux qui naviguent le plus souvent en méditerranée sont-ils rodés pour les vagues de l’Atlantique ? Quel doit être le niveau de tolérance de chacun ? Ai-je bien fait de m’arrêter au cap vert ? C’est la nature humaine, le contrat de confiance est rompu ; il faut l’accepter, mais elle est parfois dure, cruelle et injuste et me prive ainsi d’une partie de mon rêve (faire les quarts à 3 ) je me sens un peu otage de cette décision, c’est la vie …
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