– DE ST KITTS A NEVIS PUIS MONSERRAT : L’ ILE AU VOLCAN ENCORE ACTIF ET AU PAYSAGE D’ APOCALYPSE
Nevis ne possède pas de marina simplement de belles plages, un petit tour en taxi pour aller chercher du gaz au terminal gazier nous permet de découvrir la ville de Charlestown avec des maisons en bois traditionnelles.
IL y a peu d’attraction pour les touristes en dehors du « four seasons resort ». Après une nuit au mouillage, nous allons faire les formalités de clearance où on déclare aller à Montserrat. Ne pas aller là où on le dit aux douanes, c’est s’exposer à plus de 1 000 $ US d’amende.
Nous approchons de la zone sud interdite de cette île mythique qui fut détruite en 1997, tout le sud de l’île fut anéanti : 7 villages, plus de 200 maisons et plus de 4 000 habitants perdirent leur patrimoine et durent quitter l’île en une heure précipitamment sans que les assurances remboursent. Grâce aux sismographes, il n’y eut qu’une vingtaine de morts. Plus on se rapproche de cette île, plus un sentiment bizarre apparaît comme si nous approchions de Tchernobyl.
Je ne pense pas comme l’avait prédit Voltaire après le terrible tremblement de terre de Lisbonne au XVII siècle (« Les maçons gagneront plus d’argent à reconstruire des maisons ») que Montserrat ait vu son PNB augmenter ensuite. Après ce terrible désastre, les investisseurs sont partis et la moitié des habitants ruinés aussi. Le tourisme qui représentait 30 % du PIB avant 1997 s’est effondré, ensuite plus d’aéroport, de golf, d’hôtels avec vue sur la mer jusqu’en 2005. La Marina en zone interdite a vu son tirant d’eau diminué avec les coulées de lave. Il n’y avait que 3 voiliers dans l’anse au nord lorsque nous sommes arrivés.
Monserrat récidive en février 2010 et le volcan crache plus de 370 000 tonnes de roches par jour ! Il crache des cendres qui s’élèvent à plus de 10 000 m d’altitude empêchant les avions d’atterrir, les coulées de cendre couvrant le golf et l’aéroport qui était fermé.
Par 3 fois, aux abords de cette île, curieusement le GPS se bloque et nous sommes obligés de faire un reset.
.La rivière de lave devenue cendre couvre le peu de verdure restée intact
Aujourd’hui, le principal village fantôme de PLYMOUTH apparaît sous des tonnes de cendres qui s’élèvent vers le ciel, comme deux immenses rivières grises lissées par un bulldozer et qui encerclent le village.
Le passage aux abords du village sent une drôle d’odeur de pourriture, les yeux nous piquent. Aucune couleur sur l’écran de l’appareil photo en zoom maximum, c’est comme si nous étions revenus au temps des photos en noir et blanc.
L’accès y est interdit sauf aux anciens propriétaires et aux scientifiques qui doivent rouler toutes vitres fermées à cause des tonnes de cendres qui subsistent.
Les alizés ayant décidé de repasser Nord Est le lendemain, il était temps de déguerpir pour ne pas retourner en Guadeloupe vent debout au 130 ° au moteur comme la veille.
Nous quittons ce paysage de désolation sous une averse pour regagner la France via la Guadeloupe et l’anse DESHAIE et seuls en ces heures matinales, quelques dauphins attirés par le bruit du moteur viennent nous saluer en jouant sur l’étrave et en faisant le saut de l’ange. Il nous montre sûrement qu’il ne faut pas s’attarder ici car avec la pluie l’air devient irrespirable et il ressort comme une odeur « cadavérique » en passant près de feu la ville de Plymouth.
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